Blogger pour Sauver

2 000, c’est environ le nombre de migrants qui meurent chaque année dans les eaux de la méditerranée en tentant de joindre le vieux continent selon l’office International des migrations. Malgré les risques liées au déplacement (la pénible traversée du désert, le séjour sur une mer inconnue dans des embarcations de fortune sans gilet de sauvetage et surtout sans savoir nager, à la merci de passeurs peu soucieux de la vie et avide de sous), ils sont nombreux les jeunes à risquer tout pour atteindre l’Eldorado Européen, le plus souvent au péril de leurs vies. Par dépit et ne pouvant obtenir le précieux « visa » sésame pour une entrée sans soucis en Europe, ces jeunes choisissent l’immigration clandestine comme moyen réaliser leur rêve de départ. Les mesures de plus en plus restrictives des pays européens ces dernières années pour réduire le nombre d’immigrés sur leur territoire n’ont eu pour effet que de renforcer, sinon aggraver, ce phénomène.

Cette immigration clandestine, encore appelée l’immigration illégale ou immigration irrégulière n’est rien d’autre que l’entrée illégale ou discrète sur un territoire national étranger sans avoir réalisé les formalités attendues. Une autre variante concerne les immigrés ayant obtenus des cartes de séjour pour une période donnée mais qui demeurent dans le pays d’immigration bien après que la période du séjour ce soit achevée. Ils sont souvent appelés des sans-papiers.

Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’il est devenu un sujet à part entière de la politique en Europe et en Afrique.  Ainsi, de nombreux débats ont lieu sur la politique d’asile et d’immigration à travers le monde entier. Les principales questions sont de savoir pourquoi des jeunes, ou des familles décident de tout quitter et de mettre leur vie en danger juste pour atteindre un autre pays dans l’espoir même pas certains d’une vie meilleure ? Répondre à cette question devrait permettre non seulement de réduire le flot migratoire mais permettre de donner des pistes de solution pour permettre aux personnes de vivre dignement dans leur propre pays.

Des institutions ont ainsi décidé de prendre le problème à bras le corps et aider les décideurs dans leurs recherches de réponses et de solution. C’est le cas de la fondation FES (Friedrich-Ebert-Stiftung). Installée en Côte d’Ivoire elle a organisé un séminaire de réflexion sur 4 jours à Assinie avec certains blogueurs et activistes de l’Afrique subsaharienne. Onze Pays étaient représentés à savoir : La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali, le Burkina Faso, le Nigéria, le Libéria, la Guinée, le Mali, le Sénégal et le Bénin.

Les causes d’une immigration clandestine

Pourquoi Immigre-t-on et surtout de manière clandestine ? Telle était la principale question à laquelle les blogueurs et la Fondation ont tenté de donner une réponse.

La première raison et la plus évidente est économique. Les gouvernements africains se succèdent mais n’arrivent pas à rehausser le niveau de vie de leurs citoyens. Loin de vouloir éradiquer la pauvreté et le chômage, ces dirigeants sont généralement motivés par leur intérêt personnel et ceux d’un groupuscule de personnes autour d’eux. On assiste ainsi à une répartition inégale de la richesse entraînant un enrichissement continu des plus riches, et une plus grande paupérisation. Ainsi, l’Afrique Subsaharienne reste l’une des régions les plus pauvres du monde alors que la tendance mondiale tend vers une élévation continue du niveau de vie. Dans ce contexte find more information here, l’image de l’Europe florissante nourrie dans l’esprit de plusieurs générations d’africains de l’esclavage à la colonisation prospère et constitue une porte de sortie. Les africains en perpétuelle quête du meilleur pour eux et leur famille, fuient la misère et la précarité qu’ils jugent insupportable dans leur pays. Rejoindre l’occident à tout prix leur permettrait, selon eux, de pouvoir envoyer « un peu » à leur famille restée au pays. Beaucoup de ces derniers se laissent surtout séduire par l’exemple des migrants de leur famille ou de leur village « qui ont réussi » et « qui sont respectés ».

La seconde raison est politique et / Ou ethnique. Les conflits politiques africains dégénèrent le plus souvent en guerres civiles tribales ou au mieux à des chasse aux sorcières orientées vers un groupe ethnique. La migration vers un autre pays (souvent de façon clandestine) des populations est souvent le dernier recours. En effet, certains migrants sont moins attirés par l’Europe qu’ils ne sont chassés de leur pays par une forte instabilité politique ne leur permettant pas de réaliser pleinement leurs aspirations. En savoir plus sur https://www.nexus-clinic.com/. Le manque de démocratie participative et d`inclusion aux processus de développement du pays peuvent favoriser le racisme, la xénophobie et certaines formes d`intolérance.

Les autres raisons secondaires, sont les causes naturelles (catastrophes naturelles et les effets du changement climatique) et le faible système éducatif, non adapté créant une inadéquation entre l’emploi et la formation.

Il ressort de cette analyse des causes que le phénomène d’immigration clandestine provient d’éléments internes à chaque pays. De ce fait, c’est principalement la responsabilité du pays d’origine de pouvoir trouver des solutions pour le réduire. Ces hommes qui s’en vont sont autant de bras valide, de tête pensante et de consommateurs qui quitte le pays et dont ce dernier aurait certainement besoin.

Quelques solutions trouvées durant le séminaire

Ce séminaire destiné aux bloggeurs avait pour but de les sensibiliser sur leur rôle dans la réduction de ce phénomène. Certaines solutions, plus ou moins étatiques ont été présentées. Il s’agit de :

  1. Réduire l’extrême pauvreté et la famine sous toutes ses formes et partout
  2. Garantir le droit à l’éducation à tous
  3. Faire des campagnes de sensibilisation
  4. Promouvoir les opportunités de chaque pays où le taux d’immigrants clandestins sont issus
  5. Faciliter l’insertion des jeunes après leurs études
  6. Diminuer le taux de chômage et garantir l’égalité des chances à l’emploi
  7. Encourager l’entreprenariat
  8. Mettre en place une politique qui encourage la diaspora Africaine à revenir investir dans leur pays
  9. Démanteler les réseaux de trafiquants et de passeurs
  10. La bonne gouvernance
  11. Surveiller encore plus les frontières

Les bloggeurs eux sont invités, à travers la visibilité et l’audience qu’ils ont sur les réseaux sociaux, à inciter les africains à prendre conscience des potentialités de leurs pays et à servir de société civile pour alerter face aux dérives du pouvoir.

Que retenir ?

L’immigration est un phénomène naturel depuis l’existence de l’humanité. Certains pays comme la France ont toujours connu sur leur sol une population étrangère sans papiers. Il est souvent impossible de savoir si leur nombre augmente ou diminue ; mais Il varie notamment en fonction des crises majeures qui secouent la planète.

Contrairement à ce qu’on peut croire, l’immigration est plus préjudiciable pour le pays de départ que celui d’arrivée. La Banque mondiale estime que si la main-d’œuvre des pays à hauts revenus devait s’accroître de 3 %, et même si cette force de travail n’était composée que d’immigrants, le bénéfice annuel mondial serait de l’ordre de 356 milliards de dollars. Selon Dilip Ratha, économiste principal à la Banque mondiale, “Ces profits seraient supérieurs à ceux générés par le commerce international”. Les pays subsahariens ont donc tout intérêt à maintenir cette « main d’œuvre » au risque de connaître un perpétuel appauvrissement.

Enfin, il est important de retenir que tant qu’il y aura des hommes, la migration clandestine existera ; et rien ne pourra empêcher ces jeunes de quitter leur pays au profit de meilleures conditions si ce n’est « se sentir à l’aise » dans son propre pays. Mais redonner l’espoir à la jeunesse pourrait réduire l’ampleur du phénomène qu’est la migration.

Quelques images durant notre séminaire à Assini

Contributeur: Emmanuel Barry Dax

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. Éléonore dit :

    Très beau résumé de cet atelier qui fut fort intéressant. Nous porterons ce message au quotidien pour conscientiser et inciter nos frères à croire en ce continent.

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